Gouvernance
Comité scientifique international
Le comité scientifique international conseille le CRM sur toutes les grandes orientations scientifiques: mise sur pied et élaboration des programmes thématiques (programmes annuels, programmes semestriels et programmes courts), élaboration du programme scientifique général et multidisciplinaire, et toute autre activité scientifique importante.
Le comité scientifique international se réunit au CRM au moins une fois par année. De plus, il est consulté plusieurs fois par année par visioconférence et courrier électronique. Voici les membres qui le composent.
Ancien professeur adjoint de mathématiques et de science des données au Courant Institute of Mathematical Sciences de NYU, Afonso S. Bandeira est depuis mai 2019 professeur titulaire de mathématiques à l’ETH Zurich. Il est titulaire d’une licence et d’une maîtrise en mathématiques de l’Université de Coimbra (Portugal), et a fait son doctorat au programme de mathématiques appliquées et computationnelles de l’Université de Princeton. Il a rejoint l’université de New York après avoir enseigné pendant un an au département de mathématiques du MIT. Afonso s’intéresse aux mathématiques de la science des données, au sens large.
Il s’intéresse notamment aux liens avec les probabilités, l’informatique, les statistiques, l’apprentissage automatique, les mathématiques discrètes, le traitement des images et des signaux et la physique.
Lia Bronsard fait partie de l’élite canadienne en analyse mathématique. Elle travaille dans le domaine des équations aux dérivées partielles et du calcul variationnel. Elle s’intéresse particulièrement aux limites de solutions singulières des équations aux dérivées partielles. Ses travaux apportent la rigueur de l’approche analytique à des questions soulevées en sciences physiques, en particulier aux questions concernant des structures géométriques singulières, telles que les vortex, les interfaces dans les matériaux, et les joints de grains.
Lia Bronsard est née à Québec en 1963 et elle a obtenu son Baccalauréat ès sciences (B. Sc.) en mathématiques à l’Université de Montréal en 1983. Elle a obtenu son doctorat en 1988 au Courant Institute of Mathematical Sciences, à l’Université de New York, sous la direction de R. V. Kohn. Sa thèse porte sur la conjecture de De Giorgi reliant les équations de type réaction-diffusion avec perturbation singulières à l’évolution par courbure moyenne. Après son doctorat, elle a complété des stages post-doctoraux à l’Université Brown, à l’Institute for Advanced Study, et au Centre for Nonlinear Analysis de l’Université de Carnegie-Mellon. En 1992, elle est devenue membre du département de mathématiques de l’Université McMaster, où elle est présentement professeur. Après sa thèse, Lia Bronsard a travaillé, en collaboration entre autres avec B. Stoth, sur la formation et évolution des structures induites par l’énergie. Son article avec F. Reitich sur les interfaces avec jonctions triples pour un modèle de grains dans les matériaux a eu une grande influence en proposant une première analyse mathématique de ces structures singulières à phases multiples.
Lia Bronsard travaille actuellement sur les structures fines de vortex liées au phénomène de condensation de Bose-Einstein et aux modèles de supraconductivité de Ginzburg-Landau. Son travail dans ce domaine, en collaboration avec S. Alama, T. Giorgi, P. Mironescu, E. Sandier et son collègue J. Berlinsky du département de physique à McMaster, fixe les normes de qualités, et constitue un modèle de recherche interdisciplinaire.
Pierre Colmez a étudié à l’École normale supérieure et a obtenu son doctorat à l’Université de Grenoble sous la direction de John Coates et de J.-M. Fontaine. Après avoir occupé des postes au Max-Planck Institut für Mathematik et à l’École polytechnique, il est présentement directeur de recherche au CNRS, à l’Institut de mathématiques de Jussieu. Il a été conférencier invité au Congrès international des mathématiciens en 1998 et au Congrès européen des mathématiques en 2012, et a donné des séries de conférences distinguées dans de nombreuses institutions, y compris les conférences de la chaire Aisenstadt au CRM en 2015.
Les principales contributions mathématiques de Colmez se sont concentrées au début sur les représentations de Galois p-adiques et les fonctions L p-adiques, pour lesquelles il a reçu le prix Fermat en 2005. Plus récemment, ses travaux ont porté sur la correspondance de Langlands locale p-adique, où il a introduit un foncteur qui fut baptisé « foncteur de Montréal ». En 2016, il a reçu le prix Léonid Frank de l’Académie des sciences.
André Arroja Neves est professeur de mathématiques à l’université de Chicago. Il a obtenu son doctorat à Stanford en 2005 sous la direction de Richard Schoen et a ensuite occupé des postes à Princeton et à l’Imperial College London.
André Neves a apporté des contributions remarquables à l’analyse géométrique et à la géométrie différentielle. En particulier, dans son travail conjoint avec F. C. Marques, il a démontré la conjecture de Willmore, l’un des célèbres problèmes ouverts dans ce domaine qui est resté non résolu pendant près d’un demi-siècle.
André Neves a reçu de nombreuses distinctions pour ses travaux, notamment le prix Whitehead de la LMS en 2013, le prix New Horizons in Mathematics en 2016 et le prix Oswald Veblen de l’AMS en 2016. En 2020, il a été élu à la American Academy of Arts and Sciences. André Neves a été conférencier invité au Congrès international des mathématiciens (ICM) à Séoul en 2014 et a donné plusieurs séries de conférences distinguées, y compris les Conférences Nirenberg du CRM en 2015.
Robert Pego est professeur à Carnegie Mellon depuis 2004. Il a reçu un baccalauréat en mathématiques de l’Université de Chicago et son doctorat en mathématiques appliquées de l’Université de la Californie à Berkeley. Il a été associé de recherche postdoctoral à l’Université de Wisconsin et il a occupé le poste de professeur adjoint à l’Université de Michigan avant d’être professeur à l’Université de Maryland pendant 14 ans.
Ses intérêts de recherche sont les dynamiques en systèmes physiques infini-dimensionnels, le comportement de mise à l’échelle universelle en modèles de clustering et en grossissement, la stabilité des ondes non linéaires et les méthodes numériques les écoulements visqueux incompressibles.
Jeremy Quastel est généralement considéré comme l’un des meilleurs probabilistes du monde, à cause des percées majeures qu’il a réalisées en théorie hydrodynamique, en théorie des équations différentielles partielles stochastiques et dans les aspects probabilistes des systèmes intégrables. Il est particulièrement reconnu pour une série de travaux novateurs effectués au cours des dix dernières années et liés à l’équation de Kardar-Parisi-Zhang (KPZ) et à la classe plus large de modèles de croissance aléatoire supposés partager la même limite d’échelle à long terme (la soi-disant classe d’universalité KPZ). Il a prouvé une hypothèse des physiciens remontant à 25 ans sur les exposants d’échelle pour l’équation KPZ. Il a également réussi à donner une formule exacte pour sa distribution en un point. Il a démontré que l’équation de KPZ est universelle en ce qu’elle se présente comme une limite d’échelle d’une grande variété d’équations différentielles partielles stochastiques non linéaires de type Hamilton-Jacobi. Plus récemment, il a construit et calculé les probabilités de transition pour le processus de Markov « point fixe KPZ », qui devrait être la limite universelle à long terme de tous les modèles appartenant à la classe d’universalité de KPZ. Parmi ses contributions antérieures, Quastel a obtenu l’équation de Navier-Stokes incompressible à partir d’une classe de systèmes de particules en interaction; il a aussi établi des équations pour le comportement du modèle d’agrégation limitée par diffusion interne et a prouvé une conjecture sur la vitesse du front de déplacement pour l’équation stochastique de Fisher-Kolmogorov-Petrovsky-Piskunov, qui modélise les processus de diffusion avec branchement.
À cause de l’impact profond de son travail, Quastel a été nommé Fellow de la Société royale du Canada en 2016 et reçu une bourse de recherche Killam en 2013. Il fut conférencier invité lors du Congrès international des mathématiciens de 2010 à Hyderabad en Inde.
Jeremy Quastel obtint son doctorat de l’Institut Courant en 1990. Après six années passées à l’Université de Californie à Davis, il devint professeur à l’Université de Toronto (où il se trouve toujours) en 1998.
Emmanuel Royer est professeur des universités à l’Université Clermont-Auvergne, dont il a dirigé le laboratoire de mathématiques (laboratoire de mathématiques Blaise Pascal) de 2014 à 2018. Il est ensuite devenu directeur adjoint scientifique de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions du CNRS de 2018 à 2023, en charge des unités d’appui (parmi lesquelles le CIRM à Marseille, l’IHP à Paris ou encore Mathdoc qui promeut la publication ouverte), de la médiation et des liens avec l’enseignement, de la parité et de la communication.
Depuis une thèse préparée sous la direction d’Étienne Fouvry et Philippe Michel et soutenue en 2001, il travaille en théorie des nombres, s’intéressant en particulier aux formes modulaires et aux fonctions qui s’y rattachent. Récemment, il a par exemple étudié la répartition des sommes partielles des sommes de Kloosterman d’un point de vue analytique ; et, d’un point de vue plus algébrique, les déformations formelles de formes quasi modulaires et de Jacobi généralisant les crochets de Rankin-Cohen.